Le mot orgue désigne, jusqu’au XXe siècle, un type d’instrument de musique multiforme dont les caractéristiques communes sont :
d’être joué à l’aide d’un ou de plusieurs claviers, et d’un pédalier (le plus souvent) ;
de produire les sons à l’aide d’ensembles de tuyaux sonores alimentés par une soufflerie, appelés « jeux » ou « registres ».
Note : le mot orgue est du genre masculin au singulier. Cependant, au pluriel il peut être soit féminin en parlant d’un seul instrument (de belles orgues, les grandes orgues de Notre-Dame de Paris), soit masculin en parlant de plusieurs instruments (les orgues fabriqués par Clicquot, les beaux orgues de Paris).
Orgue vient du grec organon (en latin organum), signifiant outil ou instrument (recouvrant par là la notion d’instrument de musique, mais sans lien direct avec l’orgue). L’organa du Moyen Âge désignait aussi bien une polyphonie liturgique que le service religieux lui-même.
L’instrument a également reçu de nombreuses appellations métaphoriques : roi des instruments (expression attribuée à Guillaume de Machault) ; ancilla Domini, servante du Seigneur ; mais aussi, plus péjorativement, cornemuses du diable.
On peut désigner ainsi les instruments disposant d’un sommier, organe central supportant les tuyaux et distribuant le vent dans ces tuyaux sous l’action des touches, le mouvement étant transmis de façon exclusivement mécanique.
La diffusion de l’orgue dans les églises ne devient importante qu’en liaison avec celle de la polyphonie à 4 parties. La période de l’orgue classique s’étend grosso modo du début du XIVe siècle à celui du XIXe siècle. Au cours de cette période de cinq siècles, les progrès techniques accompagnent et suscitent le développement du répertoire, aboutissant à un apogée au cours des XVIIe et XVIIIe siècles dans les principaux centres européens : Italie, France, pays germaniques, Pays-Bas, Angleterre et Espagne.
en cours
Plus que pour tout autre, les caractéristiques peuvent varier considérablement d’un instrument à l’autre :
orgue bible et orgue régale ;
caractère portatif des plus petits instruments dits « orgues positifs » (que l’on pose), ou fixe des grands instruments d’église ou de concert ;
nombre et étendue des claviers (de un à sept) ;
existence - ou non - et étendue d’un pédalier ;
nombre et nature des jeux (ou registres) de 1 à plus de 400 par instrument ;
harmonisation, adaptée au lieu (salon, auditorium, salle de concert, église, cathédrale) et au style (tempérament) ;
type de transmission, ou de tirage des notes et des registres (mécanique, pneumatique, tubulaire, électromagnétique, électropneumatique...).
Orgues de l'église St Elisabeth de Paris
Chaque grand instrument est un ouvrage unique. Il est adapté au local qui l’abrite, à sa destination musicale ou liturgique, à l’importance du budget qui a pu lui être consacré : par nature, c’est un instrument extrêmement coûteux, que ce soit en facture, en maintenance ou en restauration. À l’époque baroque, l’orgue représente un des sommets de la technologie - seuls certains instruments d’horlogerie ou de serrurerie peuvent atteindre une complexité comparable.
L’organiste fait ses exercices sur un clavicorde ou un clavecin s’il ne possède pas lui-même un orgue. Si c’est le cas, il s’agit soit d’un orgue d'étude, soit d’un orgue de salon.
Depuis le XXe siècle, il existe aussi des orgues électromécaniques tels les célèbres orgues Hammond puis électroniques possédant des caractéristiques analogues en termes de clavier et de registration, mais où la production des sons résulte d’une synthèse. De nos jours, ce sont les orgues numériques dont s’équipent principalement les particuliers (organistes, étudiants d’orgue et amateurs).
C'est un super instrument.